De la Grange du Loup au Grand-Plan, en passant par le Carignon…
Depuis 1927…
Que dire pour commencer à présenter ce Club de ski aussi atypique qui gère à la fois un club sportif (loisir et compétition) et une petite station de ski alpin ?
Il est évident que ce qui vient à l’esprit immédiatement est cette incroyable aventure humaine.
Combien de passages de relais ? Combien de bénévoles se sont investis ? Quelle famille de St Pierre n’a pas été concernée à un moment ou à un autre par le Ski Club ??? parce que lorsqu’on habite dans un village de montagne en Belledonne, le virus des sommets et du ski est bien ancré. Rien qu’au Grand-Plan où le Club s’est installé en 1974, la 4e génération très pressée, a chaussé déjà depuis quelques hivers ! Dans la lignée de leurs parents, grands-parents voire de leurs arrières grands parents déjà compétiteurs, ces arrières petits-enfants défendront un jour peut-être les couleurs du Club dans la région et bien au-delà.
L’histoire du SC Barioz est hors norme et son âme d’un autre siècle… Parmi les 65 Clubs de Ski Alpin enregistrés à la Fédération Française de Ski, Comité de Ski Alpin du Dauphiné, il est le 3e Club le plus ancien avec le numéro d’enregistrement 05013, derrière le Ski Club de Grenoble 05004 et le Ski Club Rivois 05008 (en sommeil), devant Méaudre, le Sappey en Chartreuse, Gresse en Vercors…et tous les « grands » clubs isérois de renommées nationales.
Au début des années 1970, le club prend un nouvel élan. Les premières sorties à la Grange du Loup accueillaient 38 à 40 enfants. Aujourd’hui nous limitons les inscriptions au stage de février entre 190 enfants ce qui représente au passage : 4 cars, 55 à 60 bénévoles, 38 litres de chocolat, 10 litres de tisane, 190 brioches…par sortie !!!
Comment le club a-t-il traversé le 20e siècle en poursuivant l’aventure au 21e siècle ?
De la Grange du Loup au Carignon :
Une association montée par des passionnés : René Janet, Jules Aly, Léon Carron… avaient un chalet de montagne au lieu-dit « La Grange du Loup ». Ils avaient acheté et installé un fil neige dans un pré en contrebas de la route qui monte au Col du Barioz. Ces installations étaient en gérance. Côté Ski Club, Paul Didelle était le président, André Puissant, Vice-Président entourés de Ginès Alvarez, Jules Aly, Jacques Font et Marcel Pramotton, ancien compétiteur, moniteur de ski alpin.
C’était la société de cars PLA qui assurait le transport d’une quarantaine de gamins. Les moyens financiers du Club étaient modestes et déjà les dirigeants avaient le souci de garder des tarifs accessibles à un maximum de familles. Les augmentations de prix (forfait, prix du chocolat chaud pour le goûter) passant les sorties à 9 Francs, il fallait trouver une alternative rapidement.
C’est alors que deux Marcel se rencontrent. Marcel Pramotton va voir Marcel Coquand, Maire de St Pierre d’Allevard, pour lui expliquer la situation. Attentif et ouvert, Marcel Coquand propose de mettre à disposition du Club l’école du Carignon, une subvention municipale annuelle étant déjà allouée. La saison 1971/1972 restera le grand nouveau départ ! Pierre Flaven et Etienne Levet donnent immédiatement leur accord pour prêter le pré situé juste au-dessus. Il ne manquait qu’une remontée mécanique. 9000 Francs était la somme à débourser pour l’achat d’un fil neige, impossible pour le Club. Sans hésitation, la Commune en prit la moitié à sa charge et le club se lançât pour payer l’autre moitié.
Le Ski Club du Barioz possédait son premier fil-neige de 300 mètres acheté à la société Schippers du Touvet. Quant au damage, il était réalisé avec un motoculteur bricolé à la façon Ski Club, dans la lignée du « made in Ski Club » actuel !!!
A l’heure du goûter le chocolat était préparé avec le lait de la ferme Flaven. Les mamans servaient la quarantaine d’enfants qui mettaient une joyeuse ambiance dans cette école qui retrouvait de la vie.
Les premières équipes de permanence se mirent en place pour assurer l’ouverture du fil-neige le samedi après-midi et le dimanche et pour compléter le transport, c’est la fameuse Estafette de Michel Girault qui commença sa carrière sportive !
Dans les écritures comptables de la saison 1973, le trésorier a reporté dans les dépenses les cars Berthet (12 cars à 160 F + 2 cars à 140 F + 1 car à 220 F), la recette du traditionnel concours de Belote (1251.04 F) et les dons de mariage (Bellin-Croyat et Flaven-Ferrari). Un stage de ski coûte 50 F et les sorties du jeudi se paient à la montée dans le car : 5 F.
La section ski de fond basée à Montgoutoux est animée par Paul Didelle, Claude Alvarez, Gérard Bernard, Guy et Roland Brunet Manquat et bien d’autres.
C’est alors que deux évènements importants poussent à de nouvelles décisions. L’enneigement aléatoire au Carignon et un changement de présidence. Aller skier au Collet, à Val Pelouse ou à Prapoutel aurait été trop coûteux et la section ski alpin était en quête d’un nouveau souffle. Sous la pression d’amis toujours restés engagés et fidèles – Jacques Font, Maurice Gavet, Louis Gerin, Michel Girault – Marcel Pramotton accepte la responsabilité de président à l’automne 1973. Et ce sera parti pour 38 ans de Présidence !
Du Carignon au Grand-Plan
Parmi les adeptes de la descente du Grand Rocher, des repérages sur les hauteurs de St Pierre avaient été faits et en 1973 une dernière reconnaissance fut décisive, il n’y avait plus qu’à concrétiser. La piste forestière qui s’arrêtait initialement au virage de la Perche allait maintenant beaucoup plus haut. Le site du Grand-Plan était prédestiné. Adrien Janet, élu Maire suite au décès de Marcel Coquand ne doutant pas du sérieux de l’équipe du Club, n’hésita pas à soutenir l’installation sur le terrain communal du Grand-Plan. La Municipalité finança un grand bâtiment en fer, neuf et isolé. Quelques temps après, Terres & Forêts vendra l’autre petit bâtiment en fer pour une somme symbolique (entrée actuelle de la Bergerie).
Il n’y avait plus que quelques détails à régler…mais en fait, tout était à faire : l’installation du fil neige du Carignon avec les autorisations de la Préfecture (transport par câble), le modelage et le débroussaillage de la piste, l’aménagement de la Bergerie, l’organisation du rangement des skis, l’achat d’un groupe électrogène (et oui, il n’y avait pas l’électricité), d’une cuve à mazout…
L’investissement de 68 personnes qui a représenté 2 150 heures de travail a permis d’être prêts à la veille de Noël 1974 pour accueillir les 122 enfants inscrits parmi les 227 membres que comptait le Club.
Même si on ne parlait pas encore de réchauffement ou de dérèglement climatique pour la 1ère fois, il n’y avait pas assez de neige pour faire le stage de Noël ! mais 114 jeunes ont pu faire les sorties du mercredi et 117 le stage de février.
A présent, tout ce petit monde était transporté par les cars Anselmino dont la confiance était absolument remarquable car la « route » du Grand-Plan n’était pas goudronnée. Lorsqu’un car patinait au printemps, ce n’était pas dans la neige mais dans la boue ! et les jours de tempête de neige, combien ont fini le trajet à pied, sur le capot des voitures ou sur les voitures en marche arrière ! Quelquefois, le sport principal a été d’accéder au Grand-Plan…presque autant que le temps de ski !
La dynamique était bien lancée et comme la saison de ski devait être un peu courte, il y avait encore beaucoup d’énergie pour tenter de financer les nombreux projets. Les bénévoles se mobilisaient pour organiser une tombola dont le tirage se faisait le jour de la remise des récompenses, un concours de belote et la fameuse fête champêtre longtemps dans le parc de Mon Exil avant de s’installer au bord du lac (soit environ 5000 F de recettes en 1974/1975 !) mais aussi le biathlon du Barioz pendant de nombreuses saisons.
Des sorties vertes étaient organisées au printemps avec les enfants, à la découverte des hauteurs et de l’histoire de St Pierre.
Le Président Pramotton était entouré de deux solides vice-présidents : Maurice Gavet et Raymond Veyret et de membres dévoués : Hervé Bertrand, Pierrôt Blanc, Gaston et Roland Dalbon Goulaz, Jacques Font, Louis Gavet, Edouard Gerin, Anne-Marie Girault, Roger Guiguet, Jean-Guy Levet, Maurice et Arsène Ugolini… avec des conjoints autant investis dans le fonctionnement et l’encadrement du club – Luce Font, Josette Gavet, Georgette Guiguet, Michel Girault, Inès Pramotton, Monique Ugolini…- Gérard Bernard et Roland Brunet Manquat, membres du bureau s’occupaient de de la section fond.
Dans la vie qui s’installait au Grand-Plan ce qui était incroyable était de voir que tous, souvent salariés d’Ugimag, des Forges d’Allevard ou de l’Education Nationale, savaient faire tomber les barrières professionnelles ou sociales et avaient l’humilité de donner un coup de main là où il y avait besoin, selon ses compétences ou ses aptitudes physiques. Il fallait des maçons, des bûcherons, des électriciens, des mécaniciens, des menuisiers, des moniteurs de ski…et beaucoup de « petites mains ». Et cela pouvait même ouvrir à de belles perspectives ou à des engrenages insoupçonnés. Un des chefs maçons a été « promu » quelques années plus tard trésorier du Club, grosse responsabilité brillamment assurée pendant 3 décennies. N’est-ce pas François ? (Di Gennaro) !
Beaucoup étaient des équipiers qui travaillaient en 3 x 8h00 et n’hésitaient pas à faire des deuxièmes journées pour les travaux ou l’encadrement.
Esprit d’un autre temps, certainement car ce n’était pas non plus le monde des « bisounours ». Des coups de gueule, il y en avait, bien-sûr mais de franches rigolades, des moments conviviaux et l’esprit de camaraderie étaient bien plus forts.
C’était aussi l’époque où beaucoup de parents ont appris à skier avec leurs enfants ! Que de souvenirs…
De l’humour, de la patience et du système D il en a fallu de sacrées doses. Notamment lorsqu’en arrivant au Grand-Plan les souris avaient attaqué les brioches rangées dans des placards, les tommes pourtant mises en hauteur, les éponges… les tapettes n’avaient que peu d’efficacité. Cela inspira deux inséparables frères Yves et Henri Miazzolo. Henri avait un coup de crayon exceptionnel. Il faisait des dessins humoristiques des aventures au Grand-Plan dont certains tapissent toujours les murs de la Bergerie mais surtout il a imaginé le logo du club. Naturellement, ce fût la naissance de la petite souris SC Barioz avec son flocon de neige !
Lorsqu’en avril 1975, les dirigeants du Club se rendirent au Salon de la Montagne à Grenoble, c’était pour acheter une dameuse car les séances de damage à pied qui faisaient râler les enfants, étaient aussi compliquées à gérer. Ils repartiront avec un téléski Duport et dans les négociations terminées à Faverges, il y a aura eu en échange le prêt d’une dameuse. La Commune s’étant portée garante, un emprunt est signé avec des annuités de 10 736 F. Inconscience, grain de folie ? ou dynamique d’aventuriers visionnaires ?
A présent il fallait installer ce téléski et faute de moyens financiers ce fût avec les moyens du bord. L’ingéniosité des uns et des autres a permis en plus d’être à la pointe de l’écologie : c’est le cheval de traie de Louis Gavet qui en descendant la pente faisait monter les pylônes avec un système de retour poulie ! Enfin, les skieurs purent accèder au bas du mur et pour aller plus haut, côté du captage, il fallait prendre deux fils neige successifs.
C’était aussi cela les sports d’hiver !
En bas, un cabanon en bois a été construit pour abriter les perchmen. Le « Pépé Paul » (Paul Ugolini) y fera une longue carrière, toujours avec le sourire pour aider les enfants et sans jamais chausser…tout comme le « Père Jo » (Joseph Rimeize) quelques années plus tard, en plus d’être toujours présent pour tous les travaux.
En 1976, ce sont plus de 150 enfants qui font les stages, ils seront 189 jeunes en février 1978.
La sécurité des pistes s’est organisée sous l’œil vigilant de Daniel Alvarez, l’un des premiers secouristes.
L’équipe compétition attînt son plus haut chiffre avec 28 jeunes et tout jeunes en ski alpin et 7 jeunes en fond.
Marcel Pramotton et Pierrôt Blanc entraînent la section ski alpin avec l’aide de Jean-Paul Bellin, Jean-Pierre Fabien, Jean-Guy Levet, et « l’Albert » (Maurice Ugolini) pour accompagner aux 15 à 20 courses plus le renfort de parents si besoin. Côté section fond, Roland Brunet Manquat, Pierre Lambert, Claude Alvarez et Jean-Paul Haberer encadrent les jeunes et les compétiteurs. Ce furent de très belles années pour ces équipes compétition qui ramenant régulièrement des coupes et challenges par Club rentraient en faisant « la tournée des popotes » dans les familles des uns et des autres. Ces joyeux lurons se déguisaient pour skier le jour de Carnaval et c’était concours de tartes et de gâteaux le dernier jour du stage…quelle équipe !
L’aménagement du Grand-Plan se poursuivant, dans le compte rendu d’activité de 1977, est mentionné : « nombre d’heures de travail bénévole effectuées par les membres du Club pour défrichage, drainage, terrassements, construction des bâtiments du remonte-pente, de la salle de fartage à l’exclusion des travaux d’entretien et d’encadrement : 6290 heures estimées à 25 F = 157 250 F ! ».
Comme une aubaine et tel qu’aujourd’hui La Compagnie Française des Pétroles (Total) installée au Col du Barioz envoyait ses jeunes skier au Grand-Plan. C’est une activité qui mobilise quelques bénévoles tout l’hiver mais qui est une véritable manne pour les finances du Club.
En 1980, le téléski est prolongé et en 1981 c’est l’installation complète du petit téléski (pylônes, moteur, sécurité) Il a aussi fallu aider à la mise en place du grand téléski, téléski qui sera remboursé intégralement par annuité de 58145 F sur 15 ans. La piste de Belle Aiguette est déboisée et les bâtiments sont peints. Beaucoup de travaux d’extérieur sont encore réalisés avec le soutien fidèle de la Municipalité dirigée par Camille Benoît, pour prêter du matériel, des engins mais aussi pour veiller au bon déneigement de la route.
Le nouveau grand projet, remplacer la dameuse, sera soutenu par la nouvelle Municipalité arrivée en 1983.
Le Maire, Jean-Jacques Billaz, contractera l’emprunt et une convention sera signée avec le Club : 150 000 F à rembourser sur 5 ans à un taux de 8.50 %, soit des annuités à 30 000 F.
Chaque financement était un vrai défi, aussi Jacques Perret Maire de Morêtel de Mailles et son équipe, reconnaissants de l’accueil du club aux enfants et familles de leur commune accorderont une subvention, certes modestes mais tellement bienvenue ! D’ailleurs, l’exemple sera suivi par le Conseil Municipal suivant, sous la houlette du Maire Yves Maret.
Et puis, la révolution arriva en 1986 au Grand-Plan et au Foyer de Fond. Non ce ne fût pas Tchernobyl, quoi que, les nuages ne sont peut-être pas arrêtés aux frontières…mais l’électricité ! La vie allait définitivement changer et plus de risque de se faire voler le moteur d’un téléski comme cela était arrivé.
L’endettement du Club restait conséquent mais toutes les échéances étaient honorées. Il fallait « jongler » quelquefois entre deux exercices financiers, les trésoriers géraient avec brio ! Ceci étant, il fallait toujours compter. Connaissant bien ces préoccupations et expert en finances, en 1987 Jean-Jacques Billaz renégociera le taux d’intérêt de l’emprunt du téléski de 17.5 % à 12.5 %. Heureuse initiative qui fit passer les annuités de 58 145.05 F à 47 505.76 !
Côté compétition, des changements interviennent avec le recrutement d’un ancien compétiteur du Club, Bruno Alvarez, moniteur ESF pour l’entraînement de la douzaine de jeunes. Il poursuivra quelques années avant que le relais ne soit pris bénévolement par Claude Pramotton et Isabelle en renfort pour l’accompagnement aux courses, tous les deux moniteurs ESF. Voilà de beaux exemples de l’attachement au club et de l’investissement de la 2ème génération ! Les résultats sportifs mettront souvent les couleurs du club à l’honneur avec des sélections régulièrement aux finales du District, au Coq d’Or et au championnat de France.
En parallèle, l’aménagement du Grand-Plan se poursuit. En 1993, le « Tire-Boutchou » est imaginé, fabriqué et mis en place de A à Z par deux « numéros » inqualifiables qui se passeront le relais de la présidence plus tard : Marcel Pramotton et Max Longis. Mais il fallait une homologation… heureusement que le club étant « le petit poucet » des stations de toute la région, a souvent été pris sous l’aile de décideurs et de personnes « haut placées » dans certains organismes de contrôle ou administrations. Ce fût le cas avec Patrick Vieux expert du BDARM/BIRM/STRMTG (Service Technique des Remontées Mécaniques et des Transports Guidés) qui venait contrôler les téléskis. Il donna quelques conseils et fit les démarches nécessaires. Ce « Tire-Boutchou » fût cité en exemple aux autres exploitants de remontées mécaniques par le STRMTG.
En 1995 un nouveau garage fût construit pour la dameuse par 23 bénévoles, représentant 705 heures de travail. La même année, la Station des 7 Laux donna au Club un engin qui sera transformé en chenillette d’été pour les travaux sur les pistes. De son côté, Christine Goitchell fera passer par Jean Béranger tout un stock de matériel de location en très bon état qu’elle remplace dans son magasin de sports de Val Thorens. Le Club aura la chance de bénéficier plusieurs fois de cette générosité… le « petit poucet » !
C’est aussi l’année où l’informatique fait son entrée au club sous l’impulsion des frères Miazzolo pour l’organisation des courses FFS et la comptabilité. Beaucoup de grands clubs n’en sont pas encore là et lors des courses de District, cela renforce l’image « d’extra-terrestres » installés au Grand Plan !
Les années 2000 arrivent, une idée qui germait de longue date se concrétise : les tenues du Club ! Imaginées par quelques bénévoles, le résultat a été un véritable succès, très fédérateur. Cela renforçait et renforce toujours un sentiment d’appartenance, d’équipe et de famille.
L’autre évènement pour le club en 2001, a été le passage à l’€uro et tout ce qui allait avec pour la comptabilité et les dossiers de subventions.
L’enneigement devenant capricieux, une fois encore le SC Barioz fait « comme les grands » en achetant son premier canon à neige d’occasion à la Station du Collet, en 2003. Il aura fallu débourser presque 23 000 € pour l’acquisition et l’installation, sans oublier la création d’un bassin/réserve d’eau 80 m3, les canalisations et l’alimentation électrique du bas de la piste jusqu’au sommet du mur.
Petit à petit la sécurité s’est encore renforcée tant sur les pistes et le long des téléskis (filets de protection, matelas, balises…) que dans la Bergerie (portes antipanique, tapis anti-dérapants).
Toutes les installations électriques ont dû être mises aux nouvelles normes entre 2005 et 2008 et une beauté fut refaite à la Bergerie en 2006/2007, avec un habillage en mélèze.
Afin d’avoir l’autorisation de poursuivre l’exploitation du téléski du « Grand-Plan » (nom officiel du grand téléski), il a fallu faire la révision I30 (30 ans). Malgré la complexité des procédures à respecter et des impératifs très techniques (radiographies des pylônes, du câble…), le responsable d’exploitation, Hubert Aly aidé de Patrick Vieux ont mené toutes les opérations entre 2008 et 2010. Encore de l’exceptionnel dans un club de bénévoles !
Arrivent les années 2010 et le début des complexités administratives. Une fois encore, le soutien du Maire Jean Lombard et de son équipe sera déterminant.
Dans le cadre de la Loi Montagne, il faut formaliser et mettre en place une DSP (Délégation de Service Publique) pour avoir l’autorisation de continuer à exploiter les téléskis qui sont assimilés à du transport. Une association loi 1901 ne peut plus en avoir la gestion, sauf par délégation. Cette première convention sera signée pour 3 ans, période test, pour les ajustements éventuels. Le Club doit acquitter une redevance de la DSP à la Commune, largement compensée par l’aide financière annuelle et le fait qu’une partie de l’entretien des téléskis est passé à la charge du délégataire, la Commune. Ce nouveau partenariat s’est toujours extrêmement bien passé, dans un climat de confiance mutuelle. En 2013, la nouvelle DSP sera donc reconduite mais pour 9 ans, soit jusqu’en 2022.
Elle est signée par le nouveau président du Club Max Longis qui a pris le relais de Marcel Pramotton à l’issue de la 84ème Assemblée Générale de novembre 2011.
Il est impossible d’avoir les mots justes pour honorer les 38 ans de présidence de Marcel. Ce fût un investissement à plein temps même avant la retraite et outre un immense MERCI encore au nom de tous, c’est aussi Inès et ses enfants que nous devons encore remercier pour tous les sacrifices consentis ou subis.
Pour prendre la suite, personne ne s’était bousculé. Max Longis, en biseau depuis quelques saisons était le seul à avoir les compétences et la disponibilité. La complexité étant de gérer l’association section loisirs et compétition en étant familier avec le milieu de ski et de la montagne mais aussi la partie station de ski et toutes les installations. Les responsabilités et la charge de travail devaient donc être rééquilibrées. Il réorganisa le Conseil d’Administration en délégant des responsabilités à cinq vices présidents Hubert Aly, Maurice Gavet, Yves Miazzolo, Marc Rosset et Georges Ruf. Un binôme pour les Finances François Di Gennaro et Yves Miazzolo et un autre binôme pour le secrétariat et la gestion administrative Maritchou Girault et Luce Font poursuivirent les missions déjà entreprises. Une bonne équipe était en renfort dans le CA : Pascal Crequi, Fredo Cros, Denis et Hugues Dalbon Goulaz, Stéphane Jouvel Triolet, Mario Lacava, Patrick Maiani, Yves Mazet Roux, Philippe Perriolat, Armand Salvi, et Gennaro Stellato. Et cela tombait bien car avant la saison, il a fallu remplacer 83 perches sur le grand téléski.
Côté sécurité, l’organisation des secours sur la Commune étant une préoccupation grandissante des élus, une convention de secours a été mise en place pour tout l’espace du Barioz : SC Barioz et Foyer de Fond. Trois secouristes sont embauchés à la saison et interviennent sur les deux domaines.
Le démarrage de la saison 2013/2014 fût particulièrement difficile car le câble du grand téléski avait été endommagé par la foudre. Pour le remettre en état, il a fallu réaliser 4 épissures. Ce sont 10 personnes qui furent mobilisées tout un week-end de novembre de 8h00 à 19h00 dans la neige, le froid et le brouillard…8 personnes membres du Club et 2 aides expertes et bénévoles (Patrick Vieux du STRMTG et Jean-Paul Rivollier Directeur de la Société des Téléphériques de Val d’Isère, qui avaient pris le Club sous leur aile).
En parallèle, ce fût la fin de l’I30 du Téleski des Sources entrepris sur 2 saisons.
La bonne nouvelle fût la réception de la nouvelle dameuse PistenBully 600 à treuil, achetée d’occasion après plusieurs mois de recherches à Kässbohrer pour la modique somme de 146 000 €. Oui, nous parlons bien d’€uros et plus de Francs ! Le montage financier fut complexe, 6 dossiers « casse-têtes » de subvention pour finalement obtenir 3 aides. Le Conseil Général et le CNDS avaient répondu favorablement mais la bonne surprise arrive de la Communauté de Communes du Grésivaudan avec laquelle Jean Lombard avait un contact particulier. 43 200 € furent alloués quand on en espérait 15000 €. Le Club pouvait donc faire face entre son apport financé en partie par la vente de l’ancienne dameuse et un nouvel emprunt de 25 000 € sur 5 ans.
Avec cette nouvelle machine, les skieurs ont apprécié immédiatement le damage et les compliments, notamment lors des courses de District, n’ont pas tardé envers les dameurs pour la qualité de la préparation des pistes. Une équipe remarquable (Marc et Hugues Dalbon Goulaz, Damien Bellin) qui a souvent fait deux journées dans une… en y passant une partie de ses nuits lors des chutes de neige.
D’année en année, l’enneigement tardif en début de saison poussa à des nouvelles décisions. En 2016 un enneigeur amovible avec perche a donc été acheté en remplacement de l’ancien en fin de vie.
Dans la lignée de ses prédécesseurs, Jean-Louis Maret, Maire de la Commune, se mobilise pour financer les travaux préparatoires à l’installation.
2017 sera une grande année avec les 90 ans du Club fêtés début mars dans une ambiance familiale festive.
Une foule impressionnante se retrouve au Grand-Plan : de très nombreux membres, des familles, beaucoup « d’anciens » et d’amis du Club, des élus, des représentants de collectivités locales, d’autres clubs de ski, de la FFS et du Comité de Ski du Dauphiné…des animations, des surprises et une restauration soignée auront été les clés de cette soirée mémorable.
Les moments festifs étant fédérateurs et très appréciés, depuis 2018 une descente aux Flambeaux est réorganisée en février ou mars. Le succès rencontré dans le passé se confirme encore aujourd’hui. De nombreuses familles de tout le Pays d’Allevard, de la vallée et même de Savoie viennent participer à cette belle animation.
Les projets ne s’arrêtant jamais, en 2018 un 2ème enneigeur ventilateur d’occasion est acheté par la Municipalité avec l’aide d’une subvention de la Région pour compléter l’enneigement difficile des débuts de saison. Les saisons peuvent commencer dans de meilleures conditions et compléter l’enneigement pour faire le stage de Noël où ce sont toujours près de 120 jeunes qui s’impatientent pour rechausser ! Le stage des vacances d’hiver se situant entre début février et mi-mars, les conditions ont toujours été bonnes pour faire skier toute cette marmaille et accueillir en même temps les enfants de la colonie Total. Il est toujours vrai qu’à l’heure du goûter le niveau sonore dans la Bergerie mériterait souvent des bouchons d’oreilles mais ce traditionnel goûter se passe toujours dans une ambiance bon enfant et la traditionnelle vaisselle de 190 bols reste aussi très féminine ! les quelques hommes qui viennent de l’autre côté du comptoir le font généralement pour les tartes qu’il pourrait y avoir à manger !!!
La dernière actualité de 2019 est que le Club a dû se conformer à une nouvelle exigence règlementaire qui entre en vigueur dans toutes les stations pour l’hiver 2019/2020 maximum : le SGS (Système de Gestion de la sécurité) – Déploiement obligatoire avant fin septembre sous peine de ne plus être autorisé à exploiter les remontées mécaniques –
Ce travail minutieux et exigeant a été conduit bénévolement par notre expert Patrick Vieux pendant 2 ans. Ce SGS englobe la gestion des risques, l’implication des personnes selon leurs fonctions dans le club, la gestion des situations d’urgence, la maîtrise des procédés d’exploitation, les procédures diverses et variés, les retours d’expérience, les formations… Voilà un « sport » plutôt pratiqué dans le monde professionnel puisqu’il sera soumis à des audits organisés ou « surprises » dans les années à venir. Cela conditionnera directement l’autorisation d’exploiter les remontées mécaniques. Incontestablement, une pression accentuée repose maintenant sur les épaules des dirigeants.
Des épaules larges et solides, il va en falloir de nouvelles… Un changement de présidence interviendra à l’issue de la prochaine assemblée générale à l’automne 2019. Après 8 ans au service du club avec un dévouement exceptionnel, Max Longis a souhaité passer le relais, tout en restant impliqué dans le Conseil d’Administration. Merci est un mot derrière lequel personne ne peut quantifier le temps et l’énergie donnés, le travail qui a pu être vu et celui que personne ne voyait. Bien-sûr il faut souligner le soutien et l’abnégation de Michelle qui est toujours restée investie à ses côtés. Une fois encore, les candidats ne se bousculent pas…une personne accepterait d’assumer cette responsabilité, avec le soutien d’une équipe soudée.
Le Club a tout pour réussir à conserver sa dynamique. Après 45 années au Grand-Plan à remodeler la piste, à coups de godets, de pelles mécaniques, chenillettes, ramassages de cailloux un à un, ensemencements de la piste au râteau, l’utilisation de 6 dameuses, l’accueil et l’apprentissage du ski pour des centaines d’enfants du pays, dont certains en ont fait leur métier, il serait dommage que l’aventure s’arrête. Les premiers pénalisés seraient les enfants du pays.
L’appel au renforcement de l’encadrement a payé depuis quelques saisons avec la participation active d’une nouvelle génération de parents qui reviennent au Club avec leurs enfants ou qui découvrent avec déjà un esprit club ! Les bénévoles ne sont jamais trop nombreux pour continuer cette belle aventure. Et bien plus que ce que l’on peut donner, au-delà de l’accueil des enfants, de la gestion du club et du fonctionnement des installations, ce sont des moments simples d’un autre temps peut-être qui se vivent encore au Grand-Plan et qui nous enrichissent le plus. Le sourire d’un enfant qui prend le téléski pour la première fois, la médaille décrochée en fin de saison, la coupe gagnée à une course…sont les meilleures récompenses qui donnent l’énergie de poursuivre l’aventure.
Et puis, sans vouloir en rajouter trop, la réussite et la fierté du Club est qu’aucun enfant, même s’il était différent, n’est parti du Club sans savoir skier. Aucun enfant n’a été oublié en fin de saison, qu’il ait réussi son étoile ou pas. La tradition se perpétue, tous reçoivent le petit cadeau à l’effigie du Club en fin de saison lors de la Remise des Récompenses. Et ils en sont fiers nos futurs champions !
Pour beaucoup le Ski Club a été, est et restera une 2ème famille. Comme nous l’a confié Maritchou, dans le Club depuis près de 50 ans et secrétaire depuis 36 ans… « j’ai grandi avec le Club et incontestablement ce Club qui m’a fait grandir m’apporte toujours autant, bien au-delà de ce que je peux donner ! »
Un immense MERCI à toutes celles et tous ceux qui depuis si longtemps ont participé du près ou de loin ou ont soutenu cette incroyable aventure. MERCI aux bénévoles engagés actuellement, MERCI à ceux qui les rejoindront. »
Extrait du livre « Au Travers du Temps » n° 4 – Association St Pierre d’Allevard / Crêts en Belledonne